Il faut savoir que Ouagadougou s’étend sans cesse, que des quartiers autrefois situés dans les parties pauvres de la ville ont évolué vers le mieux. Mais que la périphérie, par contre, est toujours la proie de l’habitat « sauvage », du « non loti ». Pas d’eau, pas d’électricité, pas d’égout. Pas d’écoles, pas de centres de santé. Des personnes, souvent des femmes isolées ou veuves, des grands-mères en charge de leurs petits-enfants y vivotent de petits métiers. Le non loti est aussi envahi par des habitants qui ont quitté les campagnes pour le miroir aux alouettes de la grande ville.
Pour brosser le tableau, imaginez des sentiers de terre inégales, envahis par les saletés, les eaux et les animaux, de petites maisons de terre avec une cour où traînent quelques poules rachitiques. Et des nuées d’enfants joyeux, curieux un peu partout. Ils n’ont rien.
On court chez le voisin chercher une ardoise pour écrire le nom du petit pour prendre la photo.
On s’empresse ailleurs pour trouver chez la voisine un siège où l’on pourra asseoir l’hôte. Pas d’armoire, d’où les précieux documents – naissance ou autres actes – sont conservés vaille que vaille dans un plastique, pour les préserver de la poussière qui s’infiltre partout.